L’idée à la con : le chat !

Idée à la con chat Marianne

Seconde chronique pour MarianneTV consacrée à ces saloperies de chat. Le véritable ennemi de la biodiversité commune, c’est lui ! Non mais…

En voici le texte, mais comme on dit dans les cabinets ministériels, « seul le prononcé fait foi » :

Vous vous souvenez, le 2 janvier un très vilain TGV en partance pour Bordeaux a écrasé un tout mignon petit chat.

Neko, c’était le nom du minou, avait échappé à la surveillance de ses maîtresses, et s’était retrouvé à miauler comme un con sur les voies, sous le TGV.

Le train avait bien fini par démarrer, coupant le chat en deux parties à peu près égales.

Le tranchage du félin provoqua une telle émotion que certaines chaînes de télévision décidèrent un moment de placer le sujet devant la guerre en Ukraine.

Il faut dire que selon l’association 30 millions d’amis, il y avait-là un drame immense, la constitution manifeste du délit de « sévices graves et actes de cruauté ayant entraîné la mort d’un animal ».

Donc, la SNCF qui dépense pourtant des fortunes dans des passages à gibier, l’avait fait exprès.

En réalité, c’était bien pire, car ces dames avaient payé un billet de train pour que leur chat puisse occuper un siège. Neko était donc, légalement… un voyageur. 

Le cheminot est un assassin.

L’association porta plainte le 23 janvier.

Et quatre jours après, le 27 janvier, Gérald Darmanin, toujours égal à son très haut niveau de bêtise, visita un centre de l’association afin sans doute de montrer la solidarité nationale dans cette épreuve. Il était venu en compagnie d’un général 5 étoiles, d’un général 2 étoiles, d’une commissaire de police, pour dire à quel point il avait été « particulièrement choqué » par l’attitude de la SNCF.

Voilà.

En France, en 2022, la vie d’un chat aurait donc exigé que des cheminots risquent leur vie – et même risquassent, ça rime avec whiskas – en passant sous leur train, pour aller le sauver.

Eh bien moi je vous le dis : vive la SNCF ! Car cela fait toujours un chat en moins.

Le chat, Mesdames Messieurs, est en réalité une authentique saloperie. Car il est un tueur compulsif, cruel et sadique.

Tout le monde vous le dira à la campagne, quand Monsieur et Madame achètent un chat à la petite dernière, bientôt on n’entend plus d’oiseaux dans leur jardin ni même dans les jardins des voisins.

Quand minou passe, pioupiou trépasse.

Dans une « Note de synthèse » de 2021, la LPO ne caresse pas minou dans le sens du poil.

On y lit que :

  • un chat bien nourri, celui qui ne sert à rien sur votre dessus-de-lit, et pisse sur le tapis du salon, capture environ 27 proies par an ;
  • pour un chat errant, celui qui traîne dans les rues, c’est 273 ;
  • quant au chat dit haret, retourné à l’état sauvage, il dégommerait 1 071 proies chaque année.

Et qu’est-ce qu’il attrape le gentil chat ? Aux deux tiers des mulots, des musaraignes et des souris. Pour un quart il s’attaque aux mésanges, merles et autres rouges-gorges. Pour le reste il semble affectionner le lézard des murailles.

Vous allez me dire, c’est pour manger. Non ! Car le gentil chat ne mange ses proies que dans 44 % des cas !

Ce n’est pas tout. Dans les centres de soins de la LPO, où les gens amènent les animaux blessés qu’ils trouvent, 10 % sont des victimes des chats. Dont près de 60 % de chauve-souris, animaux bien plus utiles et intelligents que ces saletés de chats.

En fait, le chat, c’est un torero mal épilé : il poursuit, il titille, il épuise, il pique, il finit par tuer, et mange, parfois.

En tout, 75 millions d’oiseaux sont tués en France chaque année par les chats, c’est 500 millions aux États-Unis qui font toujours mieux que les autres. Dans le monde, d’après un papier de Nature paru en 2013, le chat serait responsable de la mort de 1,3 à 4 milliards d’oiseaux et de 6,3 à 22,3 milliards de petits mammifères chaque année.

D’après le muséum national d’histoire naturelle, le chat est l’une des principales causes de la disparition des oiseaux des jardins, en France… au printemps (en hiver, ça va mieux). Les autres sont la raréfaction des insectes, la réfection des maisons qui prive les oiseaux d’endroits où mettre leur nid et… les baies vitrées sur lesquelles ils se cassent le bec.

Entre l’enclume du double-vitrage et le marteau du chat, la vie du pinson n’est pas légère comme ses plumes.

Vous comprenez pourquoi l’Australie et la Nouvelle-Zélande n’hésitent plus à « réguler », c’est-à-dire à flinguer les chats errants.

Vous comprenez pourquoi des chasseurs réclament le droit de faire pareil.

Quand je vous le dis que le chat est une idée à la con.

Et Vive le TGV !