Quand la guerre s’attaque à nos jachères

Marianne Ukraine jachères

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Pas besoin de regarder les chaînes d’infos continue : pour se tenir au courant de l’actualité, François Tamboise observe chaque jour le prix des engrais. À 1 000 euros environ la tonne sortie d’usine, le fertilisant sous ses différentes formes a grossi d’un bon 400 euros en dix jours. Agriculteur sur les terres lourdes de Montigny-en-Cambrésis, dans le Nord, M. Tamboise cultive un autre indicateur de la guerre qui a lieu sur les sols les plus fertiles du monde. « Le fournisseur de gasoil m’a dit l’autre jour, « le prix ? je te le donnerai quand tu seras dans la cour ! » Au litre, il est passé de 42 centimes il y a deux ans à 1,66 €, et on nous annonce 1,99 €. Hors taxes, bien entendu. » M. Tamboise devrait pourtant s’en sortir, car il conduit ses champs en conservation des sols, c’est-à-dire qu’il ne laboure presque plus. Peu de charrues, donc des tracteurs moins puissants qui consomment moins. Sur ses patates, avec ses cinquante litres, il est loin des cent à cent quarante litres que brûlent à l’hectare ses collègues. Par ailleurs, entre ses cultures principales, il fait pousser beaucoup de légumineuses, des plantes qui captent toutes seules l’azote de l’air ; il a donc très peu de besoins en engrais minéraux fabriqués par réaction du gaz naturel – russe – sur le même azote de l’air.…