La Seine et le Nutella, miroirs de notre inconscience

Dans Libération du 25 janvier, Magali Reghezza-Zitt, maître de conférences à l’École normale supérieure, déplore le je-m’en-foutisme général à propos de la crue. Les médias ont beau avoir transformé la montée des eaux en invasion toxique, ils passent largement sur la seule question qui vaille : aujourd’hui, ça va, comme il y a deux ans – déjà, mais demain, quand l’inévitable crue centennale adviendra ? A-t-on une idée précise des conséquences sur la première région de France ? Sur celle qui, ainsi que le précise Me Reghezza-Zitt, « concentre près de 19 % de la population métropolitaine, 24 % des emplois, 30 % de l’activité économique de la France, et 40 % de la recherche et développement, sans compter les fonctions régaliennes, les administrations, les infrastructures logistiques, etc. » ? La réponse est dans la question : ce serait catastrophique. Surtout quand on regarde ces abrutis se battre pour des pots de Nutella en promotion chez Intermarché. L’ennemi de la raison c’est l’acte réflexe, et la cécité volontaire. Voici le texte que j’ai écrit en 2015 à la suite à un grand débat qui s’était tenu à Boulogne-Billancourt à propos de notre (im)préparation à la crue centennale. Il reste d’actualité. La prise de conscience a depuis évolué dans le bon sens, mais elle n’a pas encore atteint notre cerveau reptilien. L’inondation reste un marronnier médiatique, un impensé. Hélas… https://blogs.mediapart.fr/frederic-denhez/blog/250118/la-seine-et-le-nutella-miroirs-de-notre-inconscience