En février dernier, les chercheurs, agriculteurs, associatifs, forestiers et personnels administratifs concernés par l’agroforesterie ont fait coutume, comme on dit en Nouvelle-Calédonie. Ils ont fait le point sur l’état de l’art en la matière, sur ce mot valise, ce serpent de mer, ce moulin à prières agité dans toute réunion agriculturo-écolo digne de ce nom, l’agroforesterie. … « Oui, d’abord, faut remettre des haies partout, que les vilains agriculteurs ont arraché ». « Non, faut pas, parce que nous, ça nous emmerde, ça fait baisser les rendements ». Évidemment, la vérité est ailleurs, dans le dialogue, dans la raison plus que l’émotion, car l’émotion est puissante aussitôt qu’on aborde l’arbre « paysan ». Il est un peu à l’agriculture ce qu’est le loup pour les éleveurs pastoraux : un totem, sur lequel chacun plaque ses peurs et ses envies. Objet de fantasme, acteur social, symbole des pouvoirs, l’arbre rend les hommes excessifs, ce qui en dit long sur eux-mêmes. Un miroir dans lequel on perçoit l’avenir de notre agriculture… https://blogs.mediapart.fr/frederic-denhez/blog/270617/agroforesterie-l-arbre-paysan-totem-d-une-agriculture-qui-se-cherche