À quoi servent les aires protégées ? (1ère partie)

La Stratégie nationale des aires protégées a été rendue public le 12 janvier. Avant d’y revenir, retour en deux parties sur l’habituelle « journée annuelle de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) », qui s’était tenue le 3 novembre dernier. « Les aires protégées, peuvent-elles sauver la biodiversité au XXIe siècle ? », se sont demandé une trentaine de spécialistes, à distance. La réponse semble évidente, car elle loge dans la question. Le point d’interrogation est de trop. Pas sûr. Car la question jette un trouble, sinon, on ne la poserait pas : les aires protégées ne seraient-elles pas si utiles que cela, nous qui croyons volontiers qu’une fois que l’on a préservé légalement une surface, la biodiversité de celle-ci se trouve garantie ? En y réfléchissant, la formulation invite à se pencher aussi sur ses termes : de quelle protection parle-t-on, contre quoi, et pour quoi ? Notre nature humaine est de dénier nos destructions par une fuite en avant ou de les compenser par la création d’espaces de nature sauvage. Nier l’intérêt des aires protégées ou, au contraire, en multiplier les versions les plus strictes, celles où l’homme n’aurait plus qu’exceptionnellement le droit de se rendre, voilà une dialectique facile. Entre les deux, l’espace est cependant large et la question posée par la FRB permet d’imaginer bien des chemins. https://blogs.mediapart.fr/frederic-denhez/blog/180121/quoi-servent-les-aires-protegees-1ere-partie