Le transport fluvial est-il enfin devenu un sujet politique?

On le sait, la France, pays du tout-camion, a délaissé son fer et ses fleuves. La part modale du wagon et de la péniche reste désespérément faible, avec respectivement 9,6 % et 1,92 % d’un marché qui a atteint en 2017, 348,1 milliards de tonnes-kilomètres. Des statistiques à prendre à la légère, cela dit, car ce sont des moyennes qui masquent une disparité impressionnante :dans certains ports, la part modale du fluvial monte à 15%. Tout le monde s’en plaint, les professionnels ont beau dire qu’une péniche évite tant de camions, autant de CO2, qu’elle est ponctuelle et sûre, que le réseau peut sans aucun investissement particulier absorber un triplement voire un quadruplement des volumes, rien n’y fait : le fluvial reste le grand malade de la France du transport et de la logistique. Le constat ne doit pourtant pas masquer la réalité d’un renouveau en cours. Celle d’un monde qui investit à nouveau, qui se rajeunit et se modernise en vitesse. Alors que les villes vont se fermer de plus en plus aux camions à moteur à combustion interne, en dépit de contraintes réglementaires et financières particulières, les barges fluviales sont en train de verdir leur motorisation. L’horizon semble enfin s’ouvrir, c’est ce qu’a montré le dense et optimiste colloque que VNF a consacré le 29 mai 2019 au « transport fluvial à l’heure de la transition énergétique. »… https://blogs.mediapart.fr/frederic-denhez/blog/201119/le-transport-fluvial-est-il-enfin-devenu-un-sujet-politique